J'avais soif, d'effacer les graines de la réalité
Soif. J'ai crié, hurlé, mille fois "inachevé"
J'avais faim.
Faim de richesses, de caresses, de paresses, de prouesses.
Faim.
Faim de péter des liasses, dans une paires d'godasses
De plaquer mon taf, d'exploser des faces,
De m'envoyer le foie dans l'"rad" d'en face,
De m'envoler.
J'avais soif, soif de fréquentations, de monter d'un ton
Soif. J'ai prié, supplié, nos dieux éphémères
Mais rien.
Rien, ni richesse, ni tendresse, noblesse, prouesse
Rien.
Rien que des catins en grâce, dans les grandes surfaces,
Rien qu'un p'tit humain, perdu dans l'espace
Une épave au loin, fondue dans la masse,
J'veux m'envoler!
Soif!
D'un instinct de celles, d'un instant si belles,
D'un printemps français, d'altérer le ciel,
D'inspirer des rêves, de désirs funèbres,
L'appétit au ventre, de pulsions mortelles,
Soif!
De toi dans ma couche, de moi sur ta bouche
D'étancher ma Brune, d'allumer la lune
D'assombrir mes envies qu'ont dansées ma vie
D'épancher ma soif, d'épancher ma soif!
De plus croire en rien, de lâcher les chiens
De détonateurs, d'aller voir ailleurs
De briser ma cage, de crier ma rage...